Les images subliminales, info ou intox ?

Les images subliminales, un vaste débat !

Images subliminales comme sujet polémique, je crois que l’on ne fait pas mieux !
Le sujet des images subliminales étant dans l’opinion public assez proche de l’hypnose, je trouvais intéressant d’écrire un article ici sur ce sujet. Nous n’allons donc pas aborder l’hypnose, mais la suggestion par le biais d’images. Je pense que vous me pardonnerez cet écart ! 😉

Lorsque l’on discute avec ses amis, il arrive souvent que la conversation tombe sur des sujets qui font débat comme l’hypnose ou les images subliminales.

« Moi j’y crois ! »
« Non, c’est truqué, c’est pas possible. »
« Ho, tu crois ? »
« Si, je te jure ! »

Voila le type de phrases que l’on peut entendre régulièrement. Bien sur sans que l’on ait véritablement d’argument pour savoir quoi en penser vraiment.

J’espère en tout cas que ce blog vous aura déjà permis de répondre aux interrogations que vous aviez sur l’hypnose. Pour l’hypnose la chose est claire. Nous n’avons pas à croire ou à ne pas croire. Il s’agit d’un état bien réel dans lequel nous sommes tous plongés un moment ou un autre.
Si vous êtes arrivé sur cette page par hasard et que vous vous interrogez toujours sur l’hypnose, lisez par exemple l’article
L’hypnose, qu’est ce que c’est ?.

Passons donc aux images subliminales.

Images subliminales

Les images subliminales, qu’est ce que c’est ?

Les images subliminales sont nées avec les anciennes techniques de prise de vue par pellicule. Le numérique a depuis modifié la donne techniquement, mais les images subliminales sont toujours possibles.

Images subliminalesAu cinéma, il y a 24 images par secondes. Donc 24 images sur la pellicule pour une seconde de projection. C’est à dire que chaque image est projetée à l’écran 40 millisecondes. Avec moins d’images, le film paraît saccadé, 24 images est donc la vitesse minimale pour que le film soit fluide.

Une image subliminale est donc une image différente du film, insérée parmi l’une des 24 images par seconde. Et projetée durant quelques millisecondes seulement.
Projetées trop rapidement pour être perçues par l’œil mais suffisamment pour être perçues par le cerveau, ces images sont suspectées d’influencer le comportement de celui qui les regardent.

Avant le numérique et avec les anciennes pellicules, les projectionnistes ou les monteurs, coupaient et collaient entre eux des bouts de pellicule pour projeter le film fini. Une paire de ciseau, des bons yeux, du scotchs permettaient de réaliser cela.
Les images subliminales seraient nées à cette époque. Certains soupçonnèrent les monteurs de cacher, lors du montage, des images différentes du film initial afin de provoquer des suggestions dans le public. Comme un stimulus conçu pour être perçu au dessous du niveau de conscience habituel.

Le concept d’image subliminale est quelque chose de réel. Il suffit pour cela d’intercaler une image différente dans une séquence.
Une image projetée pendant 40 millisecondes est donc une image subliminale. M
ais de là à ce que son influence soit avérée, c’est un autre sujet.

Les cas d’images subliminales qui alimentent les rumeurs

Élection présidentielle

Dans l’opinion public tout le monde semble convaincu de l’influence des images subliminales sur le comportement des gens. De la même manière que la plupart des gens ont un avis négatif sur l’hypnose en pensant qu’être hypnotisé équivaut à perdre tout contrôle de soi (ce qui est une erreur, lire par exemple « Le top 4 des questions sur l’hypnose » ou écoutez le podcast « Hypnosédation aux Hôpitaux Universitaires de Genève« ).

Tout un tas de légendes urbaines circulent ainsi sur les images subliminales, qui seraient utilisées par la publicité ou la supposée propagande des gouvernements pour manipuler les masses.

Au cours de l’élection présidentielle française de 1988, il y eu par exemple un scandale dans lequel le générique du journal de 20 heures d’Antenne 2 (l’ancienne France 2), fut accusé de prendre parti pour François Mitterand, alors candidat à sa propre réélection, grâce à l’inclusion de son visage en image subliminale.

Voila le générique en question (je vous préviens, c’est subtil !) :

Bon je ne sais pas si vous avez réussi à voir quelque chose, ce n’est pas très évident, même au ralenti ! 🙁
On pourrait même dire que c’est ultra-ultra subliminal. Tellement bien caché que je doute personnellement que cela ait pu entraîner massivement la population d’un pays à voter pour quelqu’un que l’on reconnait à peine. Voir que l’on ne voit pas du tout, même au ralenti !

D’autant plus qu’il était déjà Président depuis 7 ans. L’habitude de sa présence à l’Elysée, les innombrables articles dans les journaux papier, radio ou TV durant cette période ont dus à mon avis bien plus agir sur son aura de « présidentiable », que cette supposée tentative de suggestion de masse.
Je trouve même que penser que les français ont des cerveaux malléables au point de voter pour une photo qu’ils auraient entre-aperçue durant un générique télé revient un peu à prendre les français pour des cons, mais bon c’est mon avis ! 😉

L’histoire fit tout de même grand bruit. La chaîne retira son générique et un procès pour « manipulation électorale » fut intenté.
Le procès fut perdu par le plaignant (le journaliste Jean Montaldo) pour des raisons techniques. En effet, la qualification ne tenait pas, en raison de la durée de l’image d’un vingt-cinquième de seconde (soit 250 millisecondes), ce qui excluait la qualification d’images subliminales.

Nous ne saurons donc jamais le fin mot de l’histoire : Était-ce intentionnel ou non ? Les équipes ayant créé ce générique ont-elles utilisé une image de Mitterand parce qu’il était déjà Président depuis 7 ans ? Y’avait-il un objectif de suggestion des masses ? Était-ce bien le visage de Mitterand ?

Ce fut en tout cas la première histoire retentissante d’images subliminales en France. Mais d’autres avait déjà eu lieu dans le monde.

Le tout premier scandale

Images subliminales

La première mention que l’on trouve sur l’influence des images subliminales provient d’un certain James Vicary, chercheur en marketing. Dans les années 50 il affirma avoir augmenté la consommation de pop-corn de 50% et de Coca-Cola de 18% dans un cinéma. Le tout en insérant dans un film un message commercial du type « Drink Coke » ou « Eat pop-corn » (l’image ci-dessus n’est qu’une illustration).

Vicary reconnu en 1962 avoir menti. Mais la rumeur était lancée ! À tel point que même la CIA en avait fait un rapport secret ! (Voir le scan, déclassifié en 1998)

Des scientifiques se penchèrent quand même sur le sujet en tentant de reproduire l’expérience supposée de Vicary. Ils projetèrent un message subliminal de la marque Lipton Ice Tea durant un film. Puis mesurèrent l’impact sur les achats et sur la soif des spectateurs. Les résultats montrèrent que les gens qui avaient soif semblaient avoir envie de Lipton Ice Tea. Mais que les images ne provoquaient pas la soif chez les autres, ni l’envie d’achat de Lipton Ice Tea en particulier.

Les résultats et les méthodologies de cette expérience furent décriés. La marque testée (Lipton Ice Tea) n’était pas neutre et bénéficiait d’une large couverture dans les médias au moment des expériences.

Les acheteurs pensaient-ils en effet à demander cette marque parce qu’il la voyait dans les pubs TV et cinéma depuis plusieurs mois ? Ou parce que les images subliminales de l’expérience avait influencé leur libre-arbitre ?
Les chiffres de ventes n’étaient de plus pas suffisamment significatifs pour pouvoir tirer la moindre conclusion scientifique. L’expérience fut donc oubliée.
Si vous souhaitez la lire, vous la trouverez ici (en anglais).

La télévision

Images subliminales

Dans le doute, la France a depuis légiféré sur le sujet, par le Décret n° 92-280 du 27 mars 1992 modifié :

« La publicité ne doit pas utiliser des techniques subliminales » entendues comme visant à atteindre le subconscient du téléspectateur par l’exposition très brève d’images.

Ce qui n’empêcha pas de nouvelles histoires d’images subliminales d’émerger ces dernières années sur la chaîne M6 :

  • En 2001, l’émission « Popstars » fut accusée de placement produit par le biais d’images subliminales. Un téléspectateur affirma avoir repéré 33 fois des images d’un appareil photo jetable de la marque Kodak. L’appareil avait été détouré et ajouté numériquement pour émettre des flash à l’écran afin de créer de paparazzis.
    Le CSA jugea qu’effectivement la chaîne avait placé à plusieurs reprises un appareil Kodak dans l’émission. Mais difficile pour le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de prouver le côté intentionnel d’une publicité cachée. Difficile aussi d’affirmer être en présence d’une manipulation (voir le résumé du CSA).
  • En 2003, le générique de l’émission « Caméra Café » fut à son tour accusé de renfermer des images subliminales. En l’occurrence l’apparition du logo de la marque Freedent White.
    La chaîne plaida là aussi l’erreur de manipulation en raison de la rapidité de production imposée aux équipes. M6 expliquait alors : « Il s’agit d’un résidu de 1/25e de seconde d’images du précédent parrain de Caméra café, en l’occurrence Freedent White, lequel a été insuffisamment gommé au montage pour laisser place au nouveau parrain, les pains Harry’s » (voir le résumé du CSA).

Dans les deux cas, il n’existe pas d’extraits vidéos, nous ne pourrons donc pas nous faire d’avis par nous-même. Le CSA jugea plausible les erreurs de manipulation du logiciel de montage numérique tout en effectuant un rappel à la loi.

Là aussi, difficile d’avoir le fin mot de l’histoire.

En tout cas cela ne semble pas avoir profité à Kodak puisqu’ils ont déposé le bilan en janvier 2012.
Quand à Freedent, pardonnez-moi, je n’ai pas osé poser la question à leur service communication 😉 !

Donc « mystère et boule de gomme » (ou plutôt de chewing-gum)…

Le complot « post-11 septembre »

Plus tard en 2008, certains internautes reprochèrent au magazine « Complément d’Enquêtes » de France 2 de manipuler l’opinion politique des téléspectateurs et de discréditer ceux d’entre eux qui pensent que les attentats du 11 septembre au World Trade Center n’ont pas eu lieu [sic].
L’émission en question avait comme sujet les rumeurs d’Internet et les légendes urbaines qui peuvent en découler (on est décidément dans le thème !). Pour illustrer le lancement de l’émission, le montage proposait tout un tas de captures d’écrans du net, pendant qu’une voix-off expliquait le sommaire de l’émission.
Les images défilant rapidement, leur contenu n’est pas lisible et en réalisant des pauses on peux apercevoir des contenus jugés polémiques du type « Pourquoi tant de personnes remettent-elles en cause la version du gouvernement Bush à propos du 11 septembre ».
Le décalage entre les propos tenus dans la voix-off et les images subliminales était jugé être la preuve d’une manipulation :

Et l’une des images incriminée :

Image subliminale

Comme vous pouvez en juger, il n’y a là rien de manipulatoire, le procédé étant d’ailleurs plutôt courant dans les émissions de TV. À mon avis, seulement l’envie de certains de crier constamment au complot. 🙁

La manipulation politique aux USA

Aux USA maintenant, lors de la campagne présidentielle de 2000 le mot « RAT » apparaît dans un film contre la candidature de Al Gore pendant 76 millisecondes :

La séquence ci-dessus (les 5 dernières secondes du clip de George W. Bush) est ralentie au moment du passage du mot « Democrats » qui contient le fameux « rat » apparaissant en gros plan. L’équipe Bush invoqua une image non intentionnelle.
Je n’arrive pas à trouver cette séquence à vitesse normale, alors pas facile de se faire une idée précise.
En tout cas ralenti comme ça l’est dans l’extrait ci-dessus, on effectue effectivement un rapprochement entre le mot « Gore » et le mot « Rat » que l’on peux lire.
Mais bon, difficile d’en tirer la moindre conclusion quant à l’influence des images subliminales.

Citons également le générique de la chaîne conservatrice Fox News aux USA qui intégrait le visage de John McCain, candidat conservateur aux élections présidentielles :

Il y’a également sur la toile de nombreux autres exemples de supposées manipulations, mais qui ne sont en réalité pas vraiment des images subliminales au sens stricte, puisque le monteur ou le réalisateur des séquences en question veux délibérément que le spectateur voit ces images. Rappelons donc que si on les voit ce ne sont plus des images subliminales.

Les monteurs taquins au cinéma

Ceci étant, ces images peuvent suggérer des messages ou des émotions, c’est d’ailleurs leur but.

Citons par exemple le film Fight Club, dans lequel Brad Pitt interpréte justement un rôle de monteur de film (entre autre) qui inclut des images subliminales de pénis dans les films pour enfants. Le vrai réalisateur du film, David Fincher, s’amusant effectivement à placer une image de pénis (à 2h 10min 40s du début du film) pour faire une mise en abîme.
L’image est suffisamment longue pour que l’on s’en rende compte et suffisamment courte pour que l’on croit à une image subliminale. De la même manière Brad Pitt apparaît à plusieurs reprises de manière furtive au début du film (à 3min 57s, 6min 04s, 7min 15s et 12min 06s), afin d’accentuer l’intrigue du film. Un exemple dans la scène de fin du film (attention spoiler !) :

Dans le cas de Fight Club, ces images font entièrement partie de l’intrigue, ce qui est plutôt marrant.

Il y a également tout un tas d’exemples d’inclusion d’images dans une séquence. Ils relèvent plus de la blague potache et de la private joke de monteur. Comme par exemple dans le cas célèbre du dessin animé de Disney, Bernard et Bianca :

Personnellement, je trouve cela plutôt marrant, une blague de geek. Je doute que cela ait suffi pour pervertir des générations d’enfants.

Citons également le film l’Exorciste. Il inclut dans sa version longue une image de démon en surimpression afin de renforcer le sentiment d’angoisse.

Cette technique utilisée dans l’Exorciste pourrait d’ailleurs être rapprochée de « l’effet Koulechov ». Une technique bien connue de montage pour susciter des émotions :

Mais bon, là on s’éloigne du sujet !

Les images subliminales face à la science

Plusieurs études scientifiques se sont penchées sur le sujet.

Images subliminales

Plus sérieuses que la première expérience tentant maladroitement de reproduire le « eat pop-corn » de James Vicary, elles sont très intéressantes quand à ce qui nous intéresse.
Les images subliminales peuvent-elles nous influencer ?

Pour répondre immédiatement à cette question, il n’y a, à l’heure d’aujourd’hui, aucune étude qui a pu prouver que les images subliminales pouvaient nous manipuler contre notre volonté. Mais il a été toutefois démontré qu’elles pouvaient avoir un effet à très très court terme.

Le cerveau répond aux stimuli que les sens lui font percevoir. Hors les images subliminales sont un stimulus perçu par le cerveau. De la même manière qu’un conducteur de voiture est attentif de manière inconsciente à un ensemble de signes apparaissant dans son champ de vision, sans qu’il n’ait besoin de se concentrer dessus.
Ou par exemple lorsque vous faites du vélo, vous êtes sensible aux vibrations de la route sous vos fesses, sans que vous y prêtiez vraiment attention.
Les images subliminales ont une influence de cet ordre là. Le cerveau traite sans arrêt une quantité d’information énorme sans que nous y prêtions attention et cela ne nous choque pas.

Il est donc tout à fait naturel que nous soyons sensible aux images subliminales. Mais leur action sur nos comportements est plus que limitée.

Une étude très complète fut menée en 1998 par le Psychiatric Neuroimaging Research Group du Massachusetts General Hospital et de l’Harvard Medical School de Boston. Elle portait sur l’influence que pouvait avoir la vision de visages présentant différentes expressions (voir l’étude complète).

Cette étude consistait à montrer à un panel de sujets des images de visages. Chacun des visages représentait une expression reliée à une émotion, la joie ou la peur.
Les sujets étaient couchés dans une IRM pendant la projection. L’équipe de recherche pouvait voir à l’écran en temps réel les zones du cerveau sollicitées par la vision de ces images.

La séquence totale projetée durait 200 millisecondes (soit 1/5 de seconde). Cette séquence était donc très rapide (on pourrait presque parler de flash). Elle montrait un visage neutre, sans expression aucune.
Pour tester les images subliminales, les chercheurs insérèrent au début de la séquence un des deux visages exprimant une émotion. Il apparaissait sous forme d’une image subliminale d’une durée de 33 millisecondes. Le visage neutre étant donc projeté durant les 167 millisecondes restantes.

Les sujets n’avaient donc l’impression de voir qu’un visage neutre. Ils ne percevaient pas l’image subliminale placée à leur insu en début de séquence. Pourtant dans l’IRM, l’équipe de recherche put mesurer l’impact des images subliminales. En effet, lorsqu’un visage de peur était affiché, l’amygdale s’activait dans le cerveau. Pour le visage affichant la joie en revanche, aucune région spécifique du cerveau ne s’activait.

Les chercheurs en conclurent donc que le cerveau est ultra-sensible aux signes qui annoncent un danger. Il les perçoit, même si ceux-ci sont très faibles ou très rapides.

Images subliminalesUne autre expérience aborda les images subliminales sous un biais différent, avec la question. Les images subliminales peuvent-elles préparer le cerveau à interagir d’une certaine manière ?
Il s’agissait de quantifier si les images subliminales ont un impact sur les décisions.
L’expérience consista à montrer des chiffres à des sujets, ceux-ci devant répondre le plus vite possible si ce chiffre était inférieur à 5 ou supérieur à 5. L’expérience consistait en réalité à l’ajout d’une image subliminale d’un autre chiffre en début de séquence. Les sujets percevaient donc un chiffre en image subliminale avant de voir le chiffre sur lequel ils avaient à se prononcer.

L’expérience montra que si le chiffre en image subliminale avait la même propriété que le chiffre à noter. Par exemple tous les deux supérieurs à 5. La réponse du sujet était plus rapide (temps de réponse de 510 millisecondes au lieu de 540 millisecondes). À l’inverse, si le chiffre en image subliminale était inférieur à 5 et que le chiffre à noter était supérieur à 5, la réponse était plus longue. Le cerveau des sujets avait donc bien été préparé par l’image subliminale du début.

La preuve fut donc faite que les images subliminales sont perçues par le cerveau. Elles peuvent avoir un impact sur les décisions. Cet impact est toutefois limité. Il ne change que de 5% la vitesse de décision des sujets.
Voir l’étude complète ou une seconde étude du même ordre avec des visages au lieu de chiffres.

Conclusion

Difficile donc de manipuler avec des images subliminales.

Les images ont un effet sur le cerveau et sur les gens. Cet effet est très bref et il diminue rapidement dans le temps. Dans le cas des élections par exemple, les spectateurs ayant vu un visage la veille ou même un peu plus tôt dans la journée n’y sont plus sensibles. D’autres sollicitations ayant depuis pris le relais (d’autres visages, d’autres informations sensorielles…). Les images subliminales ont une influence durant la seconde qui suit leur projection, le cerveau passant ensuite à autre chose.

Donc, les images subliminales existent. Elles ont un effet sur le cerveau, mais cet effet ne dure pas dans le temps. On ne peux donc pas manipuler des masses avec des images subliminales, les sujets étant ensuite très rapidement sollicités par d’autres suggestions qui prennent le relais dans le cerveau. Les images subliminales, de par leur nature même d’ultra-rapidité, ne sont pas des suggestions suffisamment profondes pour pouvoir modifier les comportements.

En réalité tout nous influence constamment !
Les images subliminales ne sont donc que l’une des influences possible.

Si vous souhaitez approfondir le sujet, consultez le site très complet de Stanislas Dehaene en psychologie cognitive expérimentale au Collège de France.

Et surtout donnez votre avis ! 😉

 

9 réflexions au sujet de “Les images subliminales, info ou intox ?”

  1. Bonjour et bravo pour votre site. Si l´image ou le son subliminal cherche à influencer l´émotion du spectateur, le résultat est plus probant ? Un chiffre, comme celui de l´expérience citée, ne déclenche pas d´émotion particulière. Pourtant le processus de décision, si on en croit les travaux de Benjamin Libet, est essentiellement lié á l´analyse par le sujet, des émotions issues de ses expériences antérieures, agréables ou désagréables, ou pouvant faire souffrir. Donc, en incluant des images ou sons subliminaux, on aurait très probablement une capacité d´influence très supérieure sur le processus de décision du spectateur?

    Répondre
    • Coucou Isabelle, merci beaucoup pour les encouragements, c’est très gentil ! 🙂

      Effectivement, la mobilisation des 5 sens ne peut qu’accentuer l’influence qu’un message peut avoir sur un sujet, tout en améliorant son potentiel de mémorisation.

      C’est ce que l’on peut constater dans les techniques de marketing qui tentent de mobiliser le plus de sens possible. Les boutiques Brioche Dorée diffusent par exemple un parfum de pain chaud dans la rue pour « accrocher » les potentiels clients (pourtant ce ne sont que des dépôts de pain, qui ne peuvent d’ailleurs pas utiliser la dénomination « boulangerie », car les pains ne sont pas fabriqués sur place, mais arrivent congelés). Dans ce cas, l’influence est très nette, puisque dans l’instant même où le passant sent l’odeur, il associe la boutique Brioche Dorée à une boulangerie, à ses souvenirs d’enfance, au bon pain frais, etc. (et surtout pas au pain congelé haha !).
      Cumulées aux stimuli visuels proposés par la vitrine, les odeurs créent pour le passant une « expérience » inconsciente qui aura beaucoup plus de poids qu’un simple slogan du type « 2 pains achetés le 3e offert ».

      La PNL a également beaucoup étudié l’influence des 5 sens dans la génération d’ancrages. Si tu souhaites en savoir plus sur la PNL, tu peux d’ailleurs lire l’article suivant que j’ai écris pour expliquer rapidement en quoi cela consistait : https://www.comment-hypnotiser.com/pnl.html

      Mais comme je l’explique dans l’article, les images subliminales (ou les sons) ont une durée de vie très courte dans l’inconscient de celui qui les voit. Pour qu’un réel ancrage se créé, il faudrait beaucoup de répétition, une adhésion totale du sujet pour qu’il active ses processus internes de mémorisation et du temps.
      De par leur nature même de « subliminal », une image ou un son n’auront donc que très peu d’influence et seront immédiatement remplacés dans l’inconscient par d’autres stimuli. Par exemple, l’odeur citée ci-dessus n’a rien de subliminale, elle est diffusée en continu et le passant vit consciemment une expérience évoquant le pain chaud. Il « conscientise » cette expérience et c’est cela qui la rend efficace.
      Il n’est donc pas possible d’influencer les gens malgré eux et de les piloter à distance. Pour que cela se réalise, il faudra toujours leur acceptation (consciente ou non). C’est ce que l’hypnose et la PNL ont démontré.

      De manière très simple, on le constate tous les jours en tant que téléspectateur. Les chaînes de télévision mettent en oeuvre une kyrielle de technique pour nous faire envoyer des SMS surtaxés qui leurs rapportent un max de pépettes (pour participer à des tirages au sort, à des concours, pour élire un candidat de téléréalité…). Pourtant, malgré les sons, les slogans, les images et les incitations de l’animateur, est-ce qu’on le fait, est-ce que l’on passe à l’action à chaque fois qu’une émission nous enjoint de le faire ? À leur grand regret, non.
      Si les images subliminales avaient autant d’influence que les légendes urbaines leurs prêtent, alors les chaînes de TV les utiliseraient en permanence et nous leur obéirions à chaque instant haha ! 😉

    • Salut 🙂
      Chacun a un niveau de réceptivité différent et les images peuvent avoir un fort impact chez certains, pour autant, même si cela est réalisable, il faut faire très attention, car proposer un outil d’hypnose sans encadrement par un professionnel peut entraîner des accidents. Si cela devait arriver, ta responsabilité en serait engagée et cela pourrait te coûter cher !
      Donc pour te répondre précisément, je pense que cela est possible, mais que cela n’est pas une bonne idée, je te le déconseille.

    • Merci pour ta reponse.
      Je voulais creer une application d’auto hypnose pour des objectifs « personalisables » selon la volonté de l’utilisateur :
      -arreter de fumer..
      -etre moins timide…
      -contenir sa colere…

      Je pensais meme te proposer de participer 🙂

      Mais apres ta reponse, je suis d’accord avec ton conseil. Soit il en va de ma responsabilité, mais surtout je n’ai pas envie de produire quelque chose de dangereux et dommageable pour des utilisateurs.

      Je te remercie pour tes eclaircissements, et abandonne cette idée.

      Merci et felicitation pour la qualité de ton site 🙂

    • Pas de souci, avec plaisir et merci pour les compliments 🙂
      L’idée est intéressante, mais effectivement les contraintes et problèmes potentiels sont beaucoup trop imprévisibles. L’hypnose est une méthode qui touche à l' »humain » et à la sensibilité de chacun. Ce n’est donc pas quelque chose de quantifiable, ni de facilement mesurable (la science n’a démontré, selon ses propres critères, l’existence de l’hypnose que depuis quelques mois, car cela n’est pas une discipline qui se plie facilement aux contraintes d’une étude scientifique par exemple).
      Sans le vouloir, on peut heurter quelqu’un ou toucher à des sentiments qui relèvent de l’intime. L’hypnose doit donc être pratiquée avec délicatesse. De plus, il faut faire attention car cette discipline peut être incompatible avec certains types de personnalités extrêmes.
      Pour l’auto-hypnose, le mieux est d’apprendre la technique, car on peut ensuite l’utiliser librement dans n’importe quelle situation. Ton application pourrait être orientée dans ce sens, c’est-à-dire sans déclinaisons thématiques, proposant uniquement l’apprentissage d’une méthode d’auto-hypnose. Qu’en penses-tu ?

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